22 juillet 2014

TUNISIE : EQUIPE NATIONALE

Chantiers…

 Rajeunissement ou pas, style de jeu et ossature, la sélection a un an pour se décider
Le prochain championnat d’Afrique des nations que l’on organisera en Tunisie va être un moment décisif pour la sélection et pour le basket tunisien. Cela fait un long bail que l’on attend cela. Pratiquement une vingtaine d’années que les différents bureaux fédéraux ont essayé de convaincre l’instance continentale d’accorder le droit d’organisation à la Tunisie. A chaque fois, il y avait quelque chose qui bloquait le dossier tunisien. Il a fallu attendre des années et des années pour voir le rêve se réaliser. Tant mieux. D’autant que ça coïncide avec l’amélioration des résultats de la sélection. De 2008 à 2012, cette équipe de Tunisie a eu de très bons résultats africains et arabes avec une génération de joueurs de qualité, bien encadrés et qui ont dominé l’Afrique en 2011. La participation au Mondial 2010 et aux JO de Londres  a permis à la sélection de briller et de passer à une discipline de titres après avoir été, pendant des années, une discipline fantoche!
L’effondrement de la sélection dans le dernier championnat d’Afrique 2013 change-t-il le raisonnement? Oui et non, à notre avis. L’élimination précoce et la mauvaise prestation du cinq tunisien (classé 9e) ont mis fin à l’élan de la sélection et a brisé l’image qu’on avait de lui (une équipe difficile à battre et qui évolue en rouleau compresseur). Mais quand on voit la liste des joueurs (anciens et nouveaux), et quand on voit le niveau de nos concurrents, on peut dire facilement que nous avons une sélection compétitive ayant encore des atouts. Cela veut-il dire que tout va bien et que l’actuelle sélection, qui hérite d’un mauvais bilan au dernier championnat d’Afrique, va être capable de l’emporter chez elle et de reconquérir son bien? D’après les derniers stages et au vu de la derrière saison, on pense que   des chantiers (des questions) sont ouverts. Une des causes qui expliquent cela, la diversité des solutions et l’amélioration du niveau de quelques joueurs de l’ombre qui ont pris des plumes, contre des cadres qui ont fléchi.

Jeunes ou anciens?
L’âge n’a pas de lien avec la performance en sport. Mais avouez qu’en sélection de basket, deux générations cohabitent. Les anciens qui ont commencé en 2007 et qui ont vu les beaux et les mauvais jours comme Slimène, Kechrid, Rezig, Ghayaza, Hadidane ou Kenioua; il y a aussi les nouveaux jeunes qui ont brillé la saison dernière, montrant de belles choses comme Abassi, Abada, Sayeh, Lahyani ou Jaziri. Des places chères, nous en sommes convaincus. Il va y avoir un dur arbitrage entre l’expérience et la connaissance des grands tournois et l’ambition et l’énergie juvéniles. Une chose est sûre : il y a quelques anciens joueurs qui n’ont plus leur place en sélection.
Expatriés…
On ne parle pas de Méjri, qui est un cran au-dessus de tout le monde, mais on parle de noms qu’on nous balance depuis des années sans qu’ils débarquent en sélection. Cette année, va-t-on cibler des joueurs tunisiens qui évoluent en Europe et qui   n’ont jamais mis les pieds en sélection? Avec le risque de perturber la vie quotidienne de la sélection.

Quel style de jeu ?
Une année nous sépare du jour J. On peut parler du profil et du style de jeu de la sélection qui se sont basés, pour des années, sur le jeu en mouvement, les contres, la transition, l’adresse des extérieurs et sur le bloc-défense (profil des joueurs oblige). Mais l’arrivée d’un certain Salah Méjri et la progression fulgurante de Makram Ben Romdhane, sans oublier la bonne marge de Abassi et Lahyani, entre autres, donnent plus de poids au jeu intérieur et au basket des rebonds et des duels musclés sous le panneau.
Il y a encore d’autres chantiers, tels que le contenu de la préparation, le nom des sparring-partners, l’ouverture de la sélection sur son entourage, la gestion de Salah Méjri dans le groupe. Bref, ça va être du lourd comme chantiers. Ça demande beaucoup de cran et de délicatesse pour gérer tout cela.
Auteur : R. EL HERGUEM