27 mai 2014

TUNISIE : En marge de la finale du super play-off

Il y a de la joie !

CA et ESS nous ont offert un niveau digne d’un championnat relevé. Les autres doivent suivre

Contrairement aux précédentes éditions, la finale du championnat aura tenu toutes ses promesses, notamment sur le plan engagement et équilibre des forces. Ce fut si équilibré, si imprévisible qu’on ne pouvait pas favoriser l’un ou l’autre. Finalement, ni le CA ni l’ESS ne méritaient de perdre, mais il fallait bien un vainqueur et un champion. Ce fut le CA avec le mérite, mais on ne peut rien reprocher à l’ESS qui n’a pas à rougir de cette défaite. Les Etoilés ont perdu un titre, mais ont gagné une équipe soudée, aux valeurs collectives. Ce qu’on n’a pas vu il y a quelques saisons.

L’effet Oune
La victoire, ce sont les joueurs qui l’obtiennent et qui la mettent en pratique sur un parquet. Probablement, quelques détails peuvent faire la différence, mais il y a aussi l’entraîneur et les plans de jeu. Il y a la motivation  et l’application en défense  en premier lieu, et ça, c’est l’entraîneur qui en est responsable. Au  CA, l’effet Monem Oune est une réalité. Ancien joueur discipliné, entraîneur à la longévité record (c’est sa 12e saison avec le CA), Oune connaît parfaitement les  rouages du CA. On lui a reproché son attachement à l’équipe, au point de dire qu’il ne peut rien faire en dehors de son club d’origine. Jugement infondé, avec les titres gagnés avec le SN. Il revient au CA après un passage à l’ESR et il hérite d’une équipe aux individualités gâtées qui n’ont rien donné au CA. Sans oublier le passage catastrophique des deux entraîneurs serbes. Alors, Monem Oune a fini par redonner à l’équipe du sérieux et de l’application avec sa touche sur le plan offensif. L’équipe joue plus collectif, varie souvent ses plans et compte aussi bien sur le jeu extérieur (El Mabrouk, Kenioua et Chouya comme pointeurs) qu’intérieur (Ezzahi, H’didane et Dhifallah). Monem Oune a réussi à transmettre son tempérament de gagneur à l’équipe. Il réussit surtout à s’imposer dans le club des grands entraîneurs tunisiens.

ESS : continuer
Le départ de Makram Ben Romdhane n’est pas une chose facile à régler. C’était l’homme qui faisait tout et par qui le danger arrive. Et pourtant, les Etoilés, forts de leurs titres cumulés depuis 2007, n’ont pas abdiqué : ils ont bâti une équipe pas complètement renouvelée, mais où il y a de nouvelles valeurs : la défense homme-à-homme agressive qui étouffe ses adversaires, le jeu collectif, le dosage de l’effort, l’apport de Rezig et Kechrid et, enfin, l’envie de gagner. Le cycle a pris fin, mais c’est un autre qui va commencer. Celui d’une équipe qui devra compter sur d’autres ressources. Les cadres seront toujours là (Chennoufi, Rezig, Toumi, Naddari...), mais il faudra éviter la pression et la tension qui ont empêché l’ESS de remporter le Championnat d’Afrique. Avec cette défense blindée, l’attaque et l’efficacité devant devront suivre. Cette ESS a encore des choses à dire.

Qualité
Nous sommes très contents du niveau de la finale. Notre basket, sans être extraordinaire, peut compter sur un championnat de qualité vers la fin. La chose qui nous fait plaisir, c’est que l’ESR et l’USM n’ont pas été si loin du niveau du CA et de l’ESS. Et ça, c’est un bonus. On ne veut pas de bipolarisation du championnat, il faut que les autres s’alignent et essayent de suivre. Le CA et l’ESS sont deux équipes qui ont investi dans leurs équipes, qui ont fait des renforts et qui ont cru en leurs joueurs. La qualité des matches à enjeux ne cesse de s’améliorer. Et si on récupérait le SN, EZS, la JSK et le CAB pour la prochaine saison? Ce serait la meilleure nouvelle qu’on puisse avoir!