20 avril 2014

REUNION : Les Aiglons suspendent l’envol


Chéryl Maledon a fait très mal aux Aiglons d’Audrey Olhaberry et Virginie Charléry. Mais ces dernières se sont battues pour donner une allure respectable au score final. (Photo : SLY)

FINALES DAMES. Longtemps, on a craint qu’elles ne se brûlent les ailes. Que ces Aiglonnes ne se laissent engloutir par un ogre tamponnais qui fait peu de quartier depuis le début de la saison, croquant ses adversaires en pouvant entamer sa digestion dès la mi-temps. Elles avaient pourtant bien démarré. Avec l’envie qu’appelait de ses vœux leur coach Laëtitia Marguin. Celle de filles croquant à pleines dents dans leur bonheur de porter pour la première fois leur club jusqu’à une finale de championnat. Mais à 12-8 en leur faveur, l’implacable se produisait.
Un duo Gamarus-Maledon de feu
La machine TBB était grippée ? Mélody Gamarus mettait le contact et prenait les choses en mains. Cinq minutes et un coup d’accélérateur plus tard, les triples championnes en titre basculaient dans le deuxième quart-temps avec déjà un petit pécule dans la besace 25-13, dont 12 points de Gamarus.
Là, il faut l’avouer, on a craint le pire. Surtout que les filles de Marc Risacher revenaient dans le deuxième acte avec de tout autres intentions. Empilant un 4/5 à trois points avec une Chéryl Maledon qui se mettait en route et un ballon qui retombait inexorablement dans les mains bleues. À 34-15 pour la TBB après 13 minutes de jeu, ça flairait bon l’aiglon grillé dans un Champ Fleuri un peu assommé et des locales prises par la vitesse du duo Gamarus-Maledon (51 points à elles deux), obligé de prendre les choses en mains "parce que les systèmes ne fonctionnaient pas même si l’on essayait de respecter les consignes, expose la première, qui devrait rallier prochainement la métropole après avoir réussi son concours de Police. On s’attendait à mettre plus d’intensité."
C’est au contraire les Aiglons qui la mettait une première fois. Un 13-0 comme une bouffée d’air pour basculer à la mi-temps à 47-30. Le bateau tanguait, mais ne coulait pas. L’avis de forte houle touchait les Aiglons au cœur à la mi-temps. Alors qu’elles avaient mis "une mi-temps à se mettre dedans", comme le dira Soraya Moussa, les Aiglons allaient enfin sortir leurs ailes pour voler libérés. "Je leur ai demandé d’être plus agressives, expose Laëtitia Marguin. De se faire plaisir et d’arrêter Chéryl (Maledon) et Mélo (Gamarus) qui nous marchaient sur la tête."
"Quel plaisir"
Et la magie allait opérer dans le dernier acte. Petit à petit, les Aiglonnes grignotaient, alors que la Tamponnaise, pas dans un grand jour, l’horaire de la rencontre (14h30) étant une explication audible, piochait. "On a oublié le collectif, et quand on le retrouve, on voit que c’est vite mieux", analysait Marc Risacher, qui constatait que ses filles "avaient déjoué pendant quelques minutes." Portées par leur public, revenues d’un déficit de 27 points, les Aiglons revenaient même à 9 points (59-68) à cinq minutes du terme. Mettant dans leurs archives le souvenir qu’elles ont "fait douter les Tamponnaises", savourait Soraya Moussa. Pas au point de les faire chuter, les Tamponnaises assurant ensuite l’essentiel. Mais au moins de sortir la tête haute de leur finale à domicile, perdue finalement de 14 points (74-60). "Quel plaisir", appréciait Laëtitia Marguin. Qui doit désormais aller chercher l’impossible à l’espace basket la semaine prochaine pour empêcher un quatrième sacre consécutif de la Tamponnaise.