30 avril 2013

REUNION : Elles sont allées le chercher !


 
Les Tamponnaises pouvaient laisser éclater leur joie après avoir enlevé leur 3e titre d’affilée. Leur soulagement, aussi, le BCD leur offrant une magnifique résistance. (Photo H. B.)
 
TBB - BCD : 82-66 - La saison de la Tamponnaise a été un long fleuve tranquille. Les filles de Marc Risacher torpillant toutes les adversaires qui se fracassaient, voire coulaient, dans les grandes largeurs à chacune de leurs sorties. Appuyées sur une armada solidement unie dans le même but, qui était devenu évidence : décrocher le titre de championne. Misant sur leurs artilleuses Mélody Gamarus et Lise Sinacouty, revenue cette saison sur l’île après avoir arpenté les parquets métropolitains pendant 10 ans.
On s’était donc dit que la finale retour, hier, dans leur salle après avoir écrasé le BCD chez elles à l’aller 84-61. Et on s’était fourré le doigt dans l’œil jusqu’à l’iris. Retrouvant heureusement la vue pour assister hier à un superbe match de basket, d’un niveau inégalé depuis une éternité sur l’île. "L’un des meilleurs que j’ai joué", lâchait à son issue Lise Sinacouty, qui pour mémoire a quand même connu l’élite nationale. Ce match, les Tamponnaises l’ont gagné, en même temps que le titre pour la 3e année d’affilée. Mais contrairement aux 23 précédents, leur série d’invincibilité qu’elles ont porté à 24 hier, elles ont dû aller le chercher. Montrer leur meilleur basket dans une belle ambiance pour l’arracher. "Le BCD nous a poussé dans nos retranchements", saluait l’entraîneur toujours invaincu sur les bancs féminins Marc Risacher. Car si les championnes sont belles, elles le doivent à leurs adversaires, qui les ont magnifiées, ramenant un suspense qu’on pensait enterré. S’appuyant sur "un groupe qui même s’il n’est pas fait de grandes joueuses se bat et ont montré qu’elles étaient capables de réagir, saluait le technicien dionysien Bernard Hospital. Je suis fière de mes filles".
La coupe sera pleine
Il peut, tellement elles ont fait douté les Tamponnaises. Prenant le match à bras le corps. S’arrachant sur chaque ballon. Empêchant les championnes de placer leur jeu. Avec cette once de réussite indispensable dans les finales qui voyait notamment Anne-Laure Biguena enfilé deux paniers primés avec la planche. Juste avant le début du show derrière la ligne des Tamponnaises emmenées par une Mélody Gamarus de gala qui jouait les équilibristes pour donner l’avantage aux siennes sur le buzzer, un mètre derrière la ligne à la fin du premier quart-temps (21-20). Il en fallait plus pour décourager les Bécédiennes, qui s’accrochaient, malgré une réussite en baisse. Passant la barre des 10 points, l’écart était ramené à 7 à la mi-temps après qu’Éléonore Bon ait pris un énième rebond offensif, mettant fin à un premier acte haletant (44-37).
L’entracte ne coupait pas les jambes des actrices. Elles revenaient à bloc. Le BCD pointait à 2 points (47-45) à la 25e minute, croyant plus que jamais à l’impossible exploit. C’est là que les Tamponnaises prenaient feu derrière la ligne à trois points. Naomie Bijoux envoyait un premier tir primé limpide, suivie de Mélody Gamarus puis de Naomie Bijoux, puis de Gamarus, puis de Sinacouty alors qu’Aurore Boyer avait répondu dans l’intervalle ! Un festival à en faire se lever une salle. À sauver la Tamponnaise, surtout, qui basculait avec 15 points d’avance avant le dernier acte (65-50) et qui enquillera 11 paniers primés dans le match. Un dernier baroud d’honneur du BCD, qui passait un 8-0 au début du 4e quart n’allait pas suffire. Encore une fois ramené à la dure réalité par un panier à 3 points enfilé à deux mètres de la ligne. Les Tamponnaises pouvaient commencer à célébrer leur sacre alors que les visages hébétés des Dionysiennes offraient l’habituel contraste des vainqueurs et des vaincues. Les larmes coulaient sur le visage de certaines. Mais l’espoir s’y lisait. "On les aura", lâchait entre deux sanglots Fazulhaa Mercher, pensant déjà à la finale de coupe où tout ce beau monde pourrait se retrouver. En jouant comme ça, ce sera dur, mais c’est imaginable. C’est déjà un vrai progrès
H. B.