30 mai 2011

TUNISIE : L’Etoile championne de Tunisie 2011

Une identité, du métier…L’ESS a joué sa finale avec intelligence en misant essentiellement sur ses points forts.Couronnement logique d’une saison faste.

Les joueurs et le staff de l’ESS ont tout à fait raison de fêter avec une joie immense le titre de champion 2011 qu’ils ont ramené de Nabeul. Cette année, il n’y a pas eu de match d’appui entre l’Etoile et le SNabeulien. L’ESS plus forte? Un SN moins brillant que d’habitude? Les deux à la fois sans doute. On retiendra de cette finale la complémentarité des Etoilés et leur énorme métier. Deux matches qui ont connu deux scénarios semblables.
Le SN qui commence bien le match, mais qui n’arrive pas à trouver des solutions tactiques pour prendre l’avantage au score. Match assez équilibré avant-hier, mais avec un petit avantage pour les Etoilés qui ont mieux défendu. A notre avis, ce n’est pas la qualité de l’attaque étoilée qui peut expliquer seulement sa réussite. On a vu des schémas offensifs bien ficelés et surtout bien préparés (les options ont été répétées dans les entraînements!). Mais on a surtout vu une défense étoilée agressive avec un surnombre sur le porteur de la balle. Pas de défense de zone, mais une variété d’homme à homme où Braâ, Ben Romdhane et Rezig ont excellé dans les rebonds. Le SN inscrit 74 points, grâce notamment à la technique de ses pointeurs et leur adresse dans les tirs à trois points. Mais le score aurait pu être différent si la défense étoilée n’avait pas neutralisé Sergueï, Kenioua et Mohamed H’didane, clefs offensifs du SN.

Franklin et Toumi: hommes à tout faire

Le point fort de l’ESS en finale est, entre autre, les solutions de rechange à la disposition de Predrag. Contrairement à Monem Oune, l’entraîneur serbe à 10 joueurs de métier qui ont une valeur plus ou moins équivalente. On a vu Franklin et Popovic se relayer au poste de l’organisateur et on a vu Rezig et Maoua faire banquette et descendre au 4e quart-temps pour prêter main forte. Et ce n’est pas tout puisque Mouhli, Ben Romdhane et Naddari avaient droit à un petit moment de répit. En basket, cette rotation est quelque chose que tous les entraîneurs espèrent. Effort mieux dosé, rendement régulier et surtout une personnalité pour contrer à chaque fois, le retour du SN : l’ESS a fait preuve de solidité défensive, de savoir-faire collectif et de beaucoup de métier.
Les hommes de cette victoire? Ils ont tous bien joué mais à des degrés différents. Nous retiendrons du match du samedi la belle prestation de Zyed Toumi et d’Edouard Franklin. Deux joueurs-clefs dans le dispositif de l’ESS. Le premier avec ses courses et ses paniers précieux sur les contres, le second en tant que tête pensante du cinq étoilé. On était vraiment admiratif de la prestation de l’Américain : facilité technique, consommation des 24 secondes de la possession, tirs à 3 points «assists» pour Ben Romdhane et Braâ, et surtout fixation de la solide défense nabeulienne.
C’est un fait, ces deux joueurs ont beaucoup contribué à la double victoire de l’ESS. A l’image d’une équipe rationnelle, qui ne concède pas beaucoup au spectacle et qui défend avec cran et intelligence.
Ça donne du fil à retordre à n’importe quel adversaire et le SN en a payé les frais.
Titre amplement mérité, car personne ne peut le contester. Les moyens humains sont valorisants à l’Etoile, ce qui explique la qualité de la réalisation. Même si l’on pense que l’ESS peut mieux faire, compte tenu de la qualité des individualités. Pas moins de 5 internationaux, deux étrangers de bonne valeur et des remplaçants au statut de titulaires dans d’autres clubs. La barre est placée très haut.
En attendant la Coupe de Tunisie, l’ESS a atteint son premier objectif : le titre de champion.