26 avril 2010

TUNISIE : Monêm Oune : Repères retrouvés / Ridha Laâbidi : Défaillances collectives

Le SN aura dominé l’ESS dès le coup d’envoi du match. Les deux entraîneurs analysent la prestation de leurs équipes et évoquent le match décisif de samedi prochain

Entre le SN et l’ESS, il y avait une nette différence et un grand décalage qui expliquent probablement la facilité avec laquelle les Nabeuliens ont obtenu gain de cause. Les deux équipes sont actuellement à un match partout dans cette finale qui aura besoin d’une «belle» pour désigner l’heureux élu de la saison 2009/2010. Pour revenir au match de vendredi, on dira que les Nabeuliens avaient dominé tous les aspects du jeu, de la défense à l’adresse dans les tirs à trois points (10 tirs pour le SN contre un seul tir pour l’ESS!), en passant par les duels aériens et les interceptions en défense. L’ESS n’a tenu que sous le panier, surtout à la 4e période, grâce à un généreux Makram Ben Romdhane. Sinon, les équipiers de Béchir H’didane ont affiché une si évidente supériorité technique et mentale. Un SN trop fort? Ou une ESS dans un jour sans? A-t-on assisté à un duel équilibré ou est-ce que c’est l’Etoile qui a été si méconnaissable qu’elle a permis au SN de se déchaîner? C’est clair que le SN était plus motivé et avait l’énergie du désespoir qui lui a permis d’annoncer la couleur et d’intimider l’ESS. Mais en même temps, nous ne pourrons pas dire que la prestation étoilée reflète le potentiel réel de l’équipe, qui a plus d’armes et surtout plus de qualité de jeu périphérique. Ce qui a fait la différence, entre autres, en faveur du SN est sans doute la «production» des tirs à trois points. Les pointeurs nabeuliens, en l’occurrence les frères H’didane, ont carburé à fond.
Monêm Oune revient sur la prestation des siens : «Nous avons retrouvé nos repères fondamentaux, c’est-à-dire la réussite dans les tirs à trois points et la patience en attaque, ce qui nous a permis de bien défendre à 5 contre 5. Nous n’avons pas perdu beaucoup de balles en attaque, ce qui n’a pas permis à l’ESS d’user de la vitesse des contres. Je pense également que les joueurs s’en voulaient beaucoup après la défaite du premier match. On sentait qu’on pouvait prendre notre revanche. Mentalement, mes joueurs ont été prêts pour négocier ce match qu’on ne pouvait rater. A l’aller, on avait mal lu le jeu offensif des Etoilés. Cette fois, on s’est comporté nettement mieux».
Quant à Ridha Laâbidi, il pense que «l’ESS était méconnaissable. Rien n’a fonctionné, surtout à l’entame du match. La défense du SN était tellement agressive que mes joueurs n’ont pu trouver les espaces et jouer sur leur vraie valeur. Avec un seul tir de trois points réussi sur vingt, je pense que les joueurs n’étaient pas dans leur élément. Le SN a bien joué le coup. Je parlerai de la déconcentration de l’équipe, et surtout de Jamar qui n’a réussi aucun tir à trois points. Quant à Salah Mejri,‑il a réussi 10 points, tous sous le panneau, mais ce n’était pas son meilleur basket. Cela ne veut pas dire que le SN nous est supérieur en général. Les deux équipes se valent».
La «belle» tranchera la question du champion 2010. Ce sera un autre match, avec d’autres scénarios. «Nous aurons la même approche pour ce match, on doit être aussi attentif et sobre. Dans un contexte pareil, l’équipe qui progresse le plus dans la série des matches finit par l’emporter. Il faut être prêt à gérer toutes les situations de jeu et surtout se préparer à perdre des balles, aux passages à vide, etc.», dira M.Oune. Pour R. Laâbidi, «il s’agit d’un nouveau match et même d’une finale de coupe. Tout se jouera samedi prochain. On ne peut pas jouer pire que le match d’avant-hier. Je m’attends à une réaction des mes joueurs. Nous devons améliorer nos performances dans l’adresse. Ceci nous permettra de préserver notre bien».

Auteur : R.EL HERGUEM