13 juin 2008

SEYCHELLES : Interview avec Abdel Sylla

ANCIEN joueur de Premium Cobras et de Baya, le jeune basketteur Abdel Kader Sylla est actuellement en vacances aux Seychelles pour une période de deux mois.

Âgé de 18 ans, Sylla, qui mesure 2m04, a passé une saison au Centre de Formation de HautAbdel Sylla Niveau de Nancy, en France.

Ce géant du basket-ball seychellois, qui a fait ses débuts au niveau international aux Septièmes Jeux des îles de l’Océan Indien (JIOI) à Madagascar l’année dernière, a accepté de nous parler de sa première saison à l’étranger.

Sports Nation : Comment s’est passée votre première année avec de SLUC Nancy ?

Abdel Sylla : Ma première année était une année d’apprentissage, l’apprentissage du basket de haut niveau. Je devais m’adapter au basket français, le système et l’aspect jeu. Il était surtout important de continuer mes études au lycée (NDLR : le Lycée Charles de Foucault). C’est le club qui paie. Les dirigeants et mes coéquipiers m’ont bien aidé. Cela s’est bien passé et j’ai beaucoup appris.

Sports Nation : Avez-vous eu l’occasion de jouer des matches ?

Abdel Sylla : Non, j’ai eu un problème de licence parce que je suis parti en France en retard. Les dirigeants ont tout fait pour que je puisse avoir ma licence mais sans réussite. J’ai continué à m’entraîner et j’ai fait des matches amicaux. Ça s’est bien passé.

Sports Nation : Pensez-vous intégrer l’équipe senior la saison prochaine ?

Abdel Sylla : J’ai signé un contrat d’aspirant avant de venir en vacances, j’avais commencé à m’entraîner avec l’équipe senior. La saison prochaine je serai avec les espoirs et les pros. Et je vais continuer mes études. Ça va être une année où je vais essayer de bien jouer avec les espoirs et prendre de l’expérience chez les seniors.

Sports Nation : Comment s’est passée votre intégration ?

Abdel Sylla : Au début ce n’était pas facile. Il a fallu du temps pour m’intégrer à tout, même l’environnement. Maintenant ça se passe bien. On a le temps pour les études et le basket. On s’entraîne matin et soir. Comme je m’entraîne aussi avec l’équipe senior, j’ai deux sessions par jour et ça dure deux à trois heures. Après le repas, on a toujours deux à trois heures d’études.

En fin de saison, j’avais arrêté l’entraînement avec l’équipe senior parce que je me suis blessé. L’équipe senior jouait aussi les play-offs.

Sports Nation : Y a-t-il une grande différence dans le style d’entraînement en France et celui que vous avez connu aux Seychelles ?

Abdel Sylla : La différence est qu’en France le coach regarde tes points faibles et te fait travailler. Il te fait travailler sur tous les aspects. Par exemple, même si je joue intérieur, je fais le travail de meneur. Ça veut dire que si en match le meneur est blocqué, un intérieur peut monter avec la balle. C’est ça le jeu européen avec des bons shooters. J’ai changé de poste. Même si je joue intérieur, je travaille beaucoup mon jeu extérieur.

Sports Nation : Vous avez pris du poids…

Abdel Sylla : Aux Seychelles, je n’avais pas trop de temps pour faire de la musculation. Mais là-bas, tu dois faire de la musculation. Tout le monde est costaud. Même les meneurs. Parfois les gens disent que le basket européen n’est pas physique, mais à l’intérieur c’est très physique avec le nombre de joueurs américains qui viennent jouer en France. Je vais continuer mon apprentissage.

Sports Nation : Quel est votre objectif comme basketteur ?

Abdel Sylla : Mon objectif est de passer pro, mais sans négliger mes études. Je veux avoir au moins un bac parce qu’on ne sait jamais ce qui peut m’arriver. Il faut que j’ai toujours quelque chose en main. Tous les jours je travaille pour devenir professionnel. Pour le moment, j’aime bien le style européen, mais si j’ai l’opportunité de partir aux Etats-Unis en NBA (NDLR : la ligue américaine de basket-ball) comme tous les jeunes basketteurs en rêve, pourquoi pas ?

Sports Nation : Vous suivez certainement la finale de la NBA entre Boston Celtics et Los Angeles Lakers. Qui selon vous va remporter le titre ?

Abdel Sylla : Moi je suis pour Boston. Il est vrai que Kobe (NDLR : Bryant) de Lakers est le meilleur joueur au monde, mais Boston a une défense collective qui peut l’arrêter. Si Kobe n’arrive pas à marquer une moyenne de 20 points, il est certain que Boston va gagner en six matches. Ray Allen, Paul Pierce et Kevin Garnett ont vraiment faim. Ils ont envie de remporter un premier titre de NBA.

Sports Nation : Vous étiez au Palais des Sports samedi dernier pour le match Premium Cobras/PLS Hawks. Comment jugez-vous le niveau de jeu ?

Abdel Sylla : Je pense que le niveau a légèrement baissé, mais en deuxième mi-temps, on a vu du très bon basket-ball des deux côtés. Solomon (NDLR : Alao, le joueur nigérian de Premium Cobras) a fait un bon match. A PLS Hawks, il manquait Omony (NDLR : Stephen, son joueur ougandais élu meilleur joueur en 2007), mais ce n’est pas une excuse.

Sports Nation : Avez-vous eu l’occasion de rencontrer vos anciens coéquipiers de Baya ?

Abdel Sylla : Je dois les rencontrer demain (NDLR : aujourd’hui). Je vais courir un peu avec eux. Dès la semaine prochaine, j’ai un programme d’été que je dois commencer. C’est un programme de musculation et physique pour que je sois en forme pour la prochaine saison qui va commencer bientôt.

Propos recueillis par G. G.