24 avril 2008

REUNION : “On n’était pas préparés”

Fred Robert, l’entraîneur saint-pierrois dresse un bilan mitigé de la 4e place de ses troupes lors de la CCCOI à Maurice.

Vous avez terminé 4e de la CCCOI pour le baptême du feu du club dans l’épreuve. Satisfait ?

Fred Robert : “On aurait peut-être pu faire un peu mieux, la 3e place était à notre portée. Maintenant, pour une première participation, il y avait beaucoup de paramètres inconnus pour lesquels on n’a pas eu de préparation.

C’est-à-dire ?

Par exemple, on n’avait pas pris conscience que la qualification pour la Coupe d’Afrique était très importante pour les autres équipes. À l’image des Mauriciens, qui ont recruté le pivot seychellois Lenny Aglaé (ex-Premium Cobras), le Shaquille O’Neal de l’océan Indien, un ou deux mois avant la compétition. Tout le monde voulait participer à cette CCCOI. Pour preuve, les Comores ont voulu tenter leur chance à la dernière minute.

Le plateau semblait assez homogène...

D’après les observateurs, c’était la CCCOI la plus relevée depuis les cinq dernières éditions. Un autre paramètre que l’on ignorait, c’est qu’on avait surtout une connaissance pratique du basket réunionnais. On s’est rendus compte que les Malgaches, les Seychellois, les Mauriciens ou les Comoriens avaient des styles différents, des stratégies que nous ne sommes pas forcément habitués à mettre en place. Nous, on a un basket européen, basé sur une organisation avec des écrans. Les Malgaches, par exemple, sont très instinctifs, ils jouent sur la vivacité et l’explosivité.

Certains ont également pointé du doigt l’arbitrage...

Avant le tournoi, on a annoncé un arbitrage FIBA, qui soi disant prônait le jeu et tolérait les contacts dans une certaine limite. Mais là, ça a été n’importe quoi, un arbitrage incompréhensible, pour lequel notre championnat, où le moindre contact est sanctionné, ne nous prépare pas du tout. On est soi disant des bourrins ici, et bien là-bas, on était très gentils ! On s’est fait marcher sur la gueule, on n’a pas du tout été incisifs dans le un-contre-un ni dans les duels défensifs. Pour moi, par certaines phases, c’était de la violence.

On pourrait croire que vous cherchez des excuses...

Je ne cherche pas d’excuses. On n’était pas préparés à cette compétition. Se préparer à l’inconnu, c’est toujours très difficile. En fait, j’en retiens un bilan plus que positif. La prochaine fois, on saura vers quoi on part. Maintenant qu’on a ces infos-là, qu’on sait comment ils jouent, on pourra mieux se préparer.

En terme de jeu pur, vous semblez avoir rencontré des difficultés...

On n’était pas du tout dedans. On n’a jamais développé réellement notre jeu, prendre la mesure en défense, développer un jeu rapide. Du coup, on a balbutié notre basket en attaque et en défense. On n’a jamais montré notre vrai visage dans cette compétition. Mais malgré tout, on a quand même pu rivaliser sur certaines phases. J’ose espérer que la prochaine fois, mieux préparés et plus frais physiquement, on pourra tous les battre.

L’expérience humaine a-t-elle été enrichissante ?

C’était top. Les Mauriciens ont réalisé un gros travail au niveau de l’accueil, de l’hébergement et du transport. Toutes les délégations étaient dans le même hôtel. On magnait tous en même temps. On se retrouvait ensuite au bord de la piscine à discuter, à jouer aux cartes. C’était un bel échange culturel, dans le respect de l’autre.

Saint-Pierre va-t-il rebondir après cette compétition éprouvante...

Ça, on verra. Pendant plusieurs jours, les joueurs se sont retrouvés ensemble. On a connu des moments galères, mais le groupe ne s’est pas désolidarisé. Je pense qu’on va en retirer un avantage, j’espère pour cette fin de saison.

Comment abordez-vous la rencontre de Coupe, le 2 mai, face au Port 2 ?

Avec beaucoup de blessés. Laurent (Parata, mollet/ischio-jambiers), David (Landry, genou/cheville), Alexandre (Dubard, cheville/adducteurs), Olivier (Chane-Ky, dos), Julien (Minatchy, hanche)... L’objectif est donc de se remettre un maximum de tous ces efforts consentis à Maurice, d’alléger les jambes et la tête, tout en préparant au mieux ce match du 10 mai (finale de la zone océan Indien contre un club mahorais) contre Mamoudzou ou Jeux d’Afrique, qui s’annonce terriblement difficile. Ce match face au Port, le seul avant notre départ pour Mayotte, sera donc hyper intéressant. Il va déjà nous donner beaucoup d’indications.”

Propos recueillis par F-X. R.